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Tour et remparts de Moingt

La tour et les remparts de Moingt

A l’emplacement du vieux bourg de Moingt des sondages ont mis à jour devant l’église Saint Julien (côté ouest) un tronçon de voie antique bordée d’une nécropole. Cette zone était donc située pendant l’antiquité légèrement à l’écart de la cité.  Elle devient probablement à l’époque mérovingienne le cœur de Mondonium grâce à son église.

Nous ne savons pas à l’heure actuelle à quel moment a été fortifiée cette petite cité qui a la taille d’un château  ni qui en a eu l’initiative. Mais il semble bien qu’il s’agissait  là d’une seigneurie ecclésiastique, cette dernière a pu se fortifier au cours du long conflit qui a opposé le comte et l’Eglise de Lyon avant 1173.

Cette tour et la porte ici conservées appartiennent à l’architecture du XIIIème siècle d’après  la qualité des moellons, la forme en ogive de la porte surmontée d’un arc proche du plein cintre, l’ensemble ressemble à la tour dite « de la Barrière » de Montbrison. Nous pouvons constater l’imbrication des pierres entre la porte et la tour. (Photo ci-dessous)

Cependant les restes de remparts qui subsistent dans le bâti ou les caves des maisons voisines laissent envisager une construction différente pour le reste de l’enceinte. L’appareillage en est plus irrégulier. Il peut s’agir d’une première enceinte difficile à dater ou d’une autre forme d’enceinte dont le mur moins soigné était adossé à un talus qui en masquait les imperfections.

Cette tour et la porte ont elles-mêmes subi après le XIIIème siècle des modifications que l’on peut déceler. La tour initiale ne comportait que deux niveaux : Le rez-de-Chaussée et le premier étage. La porte d’entrée en partie murée, se situait alors au niveau du rempart (Photo ci-dessous).

La tour fut surélevée une première fois d’environ trois mètres et la partie haute des remparts a reçu des meurtrières (Lettre C du plan cadastral napoléonien et photo ci-dessous). Le rempart a  été modifié au moment où l’artillerie a fait son apparition c’est ainsi  que les sondages ont révélé la présence d’une tour ouverte. (Lettre B du cadastre napoléonien).

Puis au XIXème siècle l’architecte Dulac va la restaurer la doter de créneaux et y ajouter une horloge et une toiture ; ces travaux lui confèrent son allure actuelle. Dans le parement de la tour on distingue une pierre en saillie qui protégeait un merlon d’origine elle nous donne le niveau de base du premier crénelage.

Le cadastre napoléonien nous renseigne sur l’organisation des remparts.

Ils mesuraient une centaine de mètres de circonférence.  Au-delà des remparts un fossé de 26m de large reste encore partiellement occupé par des jardins ou des rues. Du côté intérieur le rempart était doublé par un chemin que l’on peut encore repérer sur le tracé des parcelles des maisons les plus anciennes. Par contre à partir du XVIIème siècle le bâti vient se coller directement au rempart qui n’a plus sa raison d’être.

La maison remplacée par des logements contemporains qui faisait face à la tour (Lettre A sur le cadastre) et qui était collée au rempart ne comportait pas de pisé. Elle était donc plus ancienne que les autres. Lors de sa destruction on a pu constater que ses murs nord et sud  étaient imbriqués dans l’enceinte. C’est sans doute parce qu’elle constituait un élément de la fortification. Elle devait donner accès au rempart et pouvait être assimilée une sorte de corps de garde.

Crédits et remerciements

Ce parcours du patrimoine de la ville de Montbrison est le fruit d’une collaboration entre les services de la ville, les associations patrimoniales : Amis des Thermes, de Sainte Eugénie, Amis de la colline du calvaire, Pays d’Art et d’Histoire, des passionnés d’histoire de Village en Forez, sous la coordination de Jeanine Paloulian adjointe au patrimoine. Remerciements particuliers à l’office du tourisme Loire Forez, Pierre Drevet, Michèle Bouteille, Mme Brunet qui ont contribué à l’écriture.

Photos : Ville de Montbrison, Dronereporter42, Archipat, Archives municipales (fonds Fayard) Loire Forez agglomération, Aquarelle Jean-Claude Golvin.