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Ancien hôpital Guy IV

L'ancien hôpital

Hôpital dès le Moyen-Âge

En 1090, Guillaume dit l’Ancien, comte de Lyon et de Forez, fonde un hôpital de 15 lits pour le repos des pauvres dans l’enceinte de son château de Montbrison qui se trouve alors sur l’actuelle colline du Calvaire. Il part pour la croisade après le concile de Clermont de 1095 et meurt en Asie Mineure en 1097. L’hôpital périclite pendant 30 ans jusqu’à ce que, en 1130, Guy Ier lui assure un financement grâce à une taxe perçue sur les marchandises vendues sur les marchés. Les comtes Guy II et Guy III d’Outremer dotent eux aussi l’hôpital. Guy IV, qui encourage le développement de Montbrison, transfère en 1220 l’hôpital sur la rive droite du Vizézy, près du chantier de la future collégiale Notre-Dame. L’hôtel-Dieu Sainte-Anne et la collégiale Notre-Dame seront donc côte à côte durant 755 ans.

En 1301, l’hôpital compte 25 lits pour les pauvres malades et 15 lits pour les femmes en couches. Cette période est prospère pour l’hôpital qui bénéficie de nombreux dons. A la veille de la grande épidémie de peste noire (1348-1350), il compte 30 lits de malades et 20 lits de femmes en couches. Mais la période sombre qui arrive aura d’importantes répercussions sur l’établissement qui voit ses revenus baisser de moitié.
En 1419, on rétablit péniblement 12 lits.

A la fin du XVIIe siècle, l’hôpital dispose d’une vingtaine de lits et les bâtiments sont délabrés. L’église Sainte-Anne était primitivement bâtie au bord du Vizézy. Elle est souvent réparée et, en 1734, reconstruite à son emplacement actuel avec les matériaux de la chapelle Saint-Lazare de Moingt. Elle sert aussi d’église paroissiale pour le quartier ; c’est une annexe de la paroisse de Moingt. Aujourd’hui, outre l’accueil d’expositions culturelles et patrimoniales, elle accueille aussi le temple protestant.

L’hôpital est reconstruit de 1786 à 1788 (salles pour les malades, logement des religieuses). En 1793, l’hôpital est laïcisé par Claude Javogues : les fonctions des religieuses hospitalières sont supprimées, elles sont remplacées par douze femmes sélectionnées parmi les sans-culottes indigentes au choix du comité de surveillance. L’hôpital souffre d’une réelle désorganisation.

Dès 1812, il est habilité, tout comme les hôpitaux de Saint-Etienne et Roanne, à recevoir des enfants abandonnés. Lhôpital végète durant tout le XIXe siècle.
C’est véritablement dans la première moitié du XXe siècle qu’il entame une profonde mutation vers l’hôpital d’aujourd’hui. En 1926, grâce à un don de Madame de Bichirand, l’hôtel-Dieu est surélevé d’un étage et la maternité créée (15 lits) avec un service d’enfants (10 lits). Après la seconde guerre mondiale, on supprime les services des contagieux et des tuberculeux qui prenaient beaucoup de place. En 1931, 369 accouchements ont lieu à la maternité de l’hôpital.

Dans les années 1960, la DASS (Direction de l’Action Sanitaire et Sociale) de la Loire refuse l’autorisation de fonctionner à des services de chirurgie, d’obstétrique et de spécialités chirurgicales qui ne sont pas conformes : l’hôpital est obsolète. La commission administrative décide donc de créer un nouvel hôpital en 1963. En 1970, 996 hectares des fermes de l’hôpital qui avaient été reçues en donation au cours des siècles passés sont mis en vente. L’année suivante, le terrain de Beauregard est acquis et la construction financée par des fonds propres et avec le concours d’établissements financeurs comme la Caisse Régionale d’Assurance Maladie.

L’ouverture a lieu le 1er octobre 1975. Une aile pour soins intensifs et service de convalescents est ajoutée en 1979. En 1996, l’hôpital de Beauregard est composé de deux services de chirurgie, un SMUR, trois services de médecine interne, un service de gynécologie obstétrique, un service de radiologie et un laboratoire de biologie.

Un bâtiment à vocation sociale

Du Moyen-Age jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’hôpital accueille les indigents et les militaires. Il héberge, plutôt qu’il ne soigne, les pauvres malades, les femmes en couches et leurs enfants et entretient les enfants trouvés. Après 1914-1918, l’hôpital s’ouvre alors à toute la population.

Après le transfert de l’hôpital au sein du quartier de Beauregard en 1975, le bâtiment Guy IV fut mis à disposition de certaines associations montbrisonnaises avant que la Ville de Montbrison ne décide en 2016 d’engager des travaux de réhabilitation pour le nouveau Foyer des Jeunes Travailleurs. Le Foyer des Jeunes Travailleurs était installé depuis 1979 dans le bâtiment « Les Clercs », entre la rue de la Préfecture et la rue des Clercs. Les locaux étant devenus obsolètes et pratiquement impossibles à mettre aux normes, la Ville de Montbrison a décidé de déménager le foyer dans l’ancien hôpital « Guy IV ». De 2018 à 2021 a lieu sa réhabilitation : il propose ainsi 44 logements à des jeunes, ainsi que de multiples services.